Avant de nous pensons à distance,
je veux sentir des agrumes sur tes mains.
En écrivant ce poème j'oublie
de manger les croissants de mandarine sur mon bureau
se déployés en cercle,
mouillant la serviette blanche en dessous.
Avec le temps, ils se sont flétris aussi.
Je prends chaque pétale dans ma bouche.
Parfois, avec les dents,
je tire sur la peau blanche,
comme des fils tendres sur la barbe d'un vieil homme.
Je veux voir s'ils vont se détacher. Je les tourne
entre le pouce et l'index.
Quand naîtrons-nous à nouveau ?
Pour faire partie d'un arbre généreux !
Pour appeler la feuille lisse mon amant :
nous dans des peaux orange assorties.
Nos nouvelles patries s'étirent pour contenir
la croissance radiale éclatante. Laissez-nous
devenons si largement
jusqu'à ce que nous nous rencontrons à une branche.
—
Before we think of ourselves from a distance,
I want to smell citrus on your hands.
In writing this poem I forget
to eat the tangerine crescents at my desk
fanned open in a circle,
wetting the white napkin beneath.
In time, they have withered too.
I take each petal in my mouth.
Sometimes, with my teeth,
I tug at the pith,
like tender strings on an old man’s beard.
I want to see if they will pop off. I twist them
between my thumb and index finger.
When will we be born again?
To be part of a full tree!
To call smooth leaf my lover:
us in matching orange skins.
Our new homes will stretch to accommodate
bursting radial growth. Let us
become so largely
that we clink together on one branch.